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A l'entrée de l'hôpital

J'ai devant moi un arbre qui cache ma forêt.

Je bloque sur cette image.

J'extrapole sur ce que ça peut représenter, sur le sens que ça peut avoir, sur le non sens que ça peut apporter. Au milieu de notre fatigue, en période d'inquiétude sur la capacité à prendre en charge les patients du mieux possible, et bien il y a ça.

Une verrue.

C'est pas très grave, ça pique juste un peu. Mais c'est moche. Voire un peu nauséabond. Contagieux. On sait qu'on va avoir du mal à la faire partir. Et puis parfois ça creuse, et ça dure et ça fait tellement mal qu'on n'arrive plus à marcher.

Je suis pour la vaccination. Je suis pour les tests PCR. Pour le port du masque, le lavage des mains. Je  veux bien réfléchir à la pertinence des visites, une personne à la fois, et établir des règles. Parce que bon hein, un hôpital ce n'est pas un hall de gare ou un hypermarché. Ben non. Justement.

La ligne qui est franchie, ce qui me retourne le bide c'est que l'hôpital n'échappe plus à la règle. Personne ne prend plaisir à venir à l'hôpital, on est assez loin du loisir, pour autant, la consigne qui s'applique reste celle des halls de gare et de l'hypermarché.

C'est trop gros. Très lourd à avaler, alors le faire avaler aux autres?

 Je mâchonne cette idée la gorge serrée.

 Pas ça. Plus ça. Je ne veux plus refuser à des personnes de venir voir leurs malades, leurs morts ou une consultation.

Je pose sur cette image de filtre tout ce qui a été vécu avant : les patients décédés seuls, les visites interdites, les nouvelles terribles annoncées sans contact, ceux qui comprennent et qui pleurent, ceux qui ne comprennent pas et qui pleurent. C'est une extrapolation, il n'est pas question ici d'un raisonnement sensé, mais d'un ressenti.

Je n'en peux plus d'essayer de comprendre les raisons des choix qui sont faits.

Il y a un vigile devant mon hôpital.

Et je ne veux tellement pas de ça.

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